blog a suivre : le journal d'un "être"soignant sur canal blog

Un métier merveilleux !!

Je suis devenu aide-soignant par le hasard de la vie. Rien ne m’y prédisposait. Graphiste dans une agence de communication puis licencié à la suite de son dépôt de bilan, je me retrouvais sur le carreau. La crise économique de 2008 à la puissance dévastatrice sans précédent allait finalement endeuiller mes désirs d’infographiste. A jamais.

Quelques mois passèrent à me démener dans une quête inespérée d’un nouveau job. Avec cette étrange conviction que tout était joué. Après des centaines de candidatures catapultées aux quatre coins de la région, après avoir essuyé des dizaines de refus ... je me décide à tout plaquer.

Et je savais que je pouvais compter sur l’être le plus indispensable de ma vie, un coach aux compétences rares, doté d’un moral d’acier : ma femme. C’est en elle que jaillit l’idée de ce merveilleux métier : aide-soignant. Je n’aurai jamais une vie assez longue pour l’en remercier.

J’ai découvert cette profession par un beau matin de juin, alors que je réalisais un stage d’observation dans une maison de retraite. Au soir de ce premier jour, ma chère et tendre, curieuse et impatiente de connaître mes premières impressions, me lança : “Alors, ça te plait ? - Franchement, tu veux que je te dise : oui, j’aime. C’est fort, c’est humain c’est dur, c’est émouvant, c’est ... On se sent utile, indispensable ... - Tu aimes quoi !” Un déclic. C’est un déclic qui provoqua au plus profond de ma cervelle en état de licence économique une révélation qui ne devait plus me quitter : ce métier était fait pour moi.

Tout au long de mon stage, les jours se suivirent sans se ressembler. Je rentrais le sourire aux lèvres, mon esprit lové dans une béatitude et une joie jubilatoire. J’étais comme illuminé et habité par une force indescriptible. Un peu comme Bernadette Soubyrou le jour où elle a vu la vierge ... Je me suis enfin senti utile pour mes congénères. J’ai retrouvé en moi l’enfant que j’étais et qui ne supportait pas la haine. Je ne complexais plus de laisser libre court à la bonté. Ici c’est ce que l’on attendait de moi. Je pratiquais la gentillesse comme on pratique un sport de haut niveau : à fond et sans relâche. Aujourd’hui, je ne regrette en rien mon ancien costard cravate, mon siège de bureau ultra molletonné et mon macintosh dernier cri. Cette vie faite de course à la rentabilité, de stress destructeur et de compétition vaine avait vécu. Dans ma belle blouse blanche immaculée, armé de mon sourire et d’une joie de vivre que j’aimerais aussi contagieuse qu’une gastro-entérite, je soigne les maux avec des mots. Je vais être sincère avec vous : je suis un aide-soignant heureux. Un point c’est tout. Malgré l’énergie déployée quelques fois par certains qui ne comprennent pas qu’il est possible de prendre son pied à faire un métier qu’ils pourraient imaginer ingrat.

Aide-soignant en gériatrie ! Pensez donc. J’ai décidé de ne pas m’étendre en justifications vaines. Je sais que chacun pense au final détenir sa propre vérité sur le sujet et n’écoutera pas mon avis éclairé. Je préfère alors laisser le choix à chacun d’apprécier avec ses propres certitudes. Moi j’en suis ressorti humainement grandi et épanoui. Et c’est bien là l’essentiel. Ce métier beau et puissant je le transcende, je l’idéalise au quotidien. Il n’y a pas meilleur remède à l’aigreur et à la morosité que de donner de soi et d’aider ceux qui n’ont plus rien à attendre. Ou plutôt qui n’attendent qu’une seule chose : une place sociale dans ce monde parfois si égocentrique. Je vous en prie : n’en parlez pas trop autour de vous. Pour peu que ça leur prenne à tous, cette irrépressible envie de devenir aide-soignant ...

http://aidesoignant2.canalblog.com/archives/2015/01/01/31233915.html

Comments

[ptite celine]

trés tres beau texte.....